Portrait d'une juge, Anne Marie ALLIOUZ
Vous la voyez tous les week-ends de compétitions, dès fois à la hauteur, ou bien la longueur, mais toujours présente quelque soit la météo...peut être ne la connaissez vous pas encore. Alors je vous invite à lire le portrait de notre juge "historique", Anne Marie Alliouz :)
Bonjour Anne marie peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Anne Marie Alliouz, je suis comptable à la retraite. Au sein de l’EMSAM je suis secrétaire du club depuis 2 ans. Mais j’avais déjà occupé cette fonction entre 1996 et 2016. C’est de plus en plus difficile de trouver des personnes bénévoles dans les associations sportives, quand le poste était de nouveau vacant, j’ai décidé de revenir. En parallèle, je suis également secrétaire du CDA 76 depuis 2016. Et pour finir j’ai été secrétaire de ligue de Normandie de 2014 à 2020. J’ai toujours été très impliquée dans la vie associative sportive depuis des années.
Peux-tu nous parler de ta carrière sportive ?
J’ai commencé l’athlétisme en 1968, j’ai très vite été attirée par ces disciplines dès le collège. Le déclic a été la médaille d’or de Colette Besson le 16 octobre 1968 au 400m lors des JO de Mexico en 1968. Personne ne l’attendait sur cette course et ça a été un moment que je n’oublierais jamais.
Collette Besson au BEC en 1970
J’ai débuté au Stade Messin Etudiant Club. Le stade Messin étudiants clubs (SMEC) était un club omnisport( de la ville de Metz fondé en 1968 après fusion entre le Pédago étudiants club et le Stade Messin. Le club était composé d'une dizaine de sections dont les plus prestigieuses étaient le handball et le tennis de table.
Anne Marie en 1968 au SMEC
En 1974, une piste en tartan a été posée autour de la pelouse du stade Maurice Baquet. A cette époque, de nombreuses compétitions avaient lieu à Talange, et certains athlètes du club figuraient au plus haut niveau régional, voire national. Le SMEC est devenu l'A2M ( Athlétisme Metz Métropole) en 2004 avec 4 sections locales : Metz, Athlétisme Sud Messin, ASOT Talange et Woippy Athlétisme. Pour la petite histoire A2M compte maintenant 1200 licenciés et pointe à la 6ème place du classement national Élite.
J’ai commencé en cadette, je me suis vite orientée vers les courses de sprint long et demi-fond (400m et 800m).
1970, Anne Marie donne tout sur un 400m
Pendant combien de temps as-tu pratiqué l’athlétisme ?
Je suis arrivée en Normandie fin 1977, j’ai terminé ma carrière sportive au club de Sotteville-les Rouen, avec la naissance de ma fille en 1980. (12 ans de sports). Ma fille à vite accroché à ce sport dès les années 90, c’est à partir de cette période que j’ai décidé de devenir juge.
Quel est ton meilleur souvenir sportif ?
J’en ai plusieurs, mais je dirais la participation aux championnats de France de relais 4x 400m avec le SMEC. Cette année-là, les compétitions se déroulaient à Paris au stade Charlety. Ça restera marqué à jamais, car j’ai eu le privilège de courir dans la même série que l’équipe du BEC (Bordeaux Etudiant Club), avec une certaine Colette BESSON.
Je ne me souviens plus si j’ai couru contre Colette mais nous avons été éliminés dès les séries, malgré tout j’en garde un magnifique souvenir. Collette était un modèle pour beaucoup de jeunes athlètes à l’époque.
Anne-Marie et l'équipe du SMEC en 1971
Depuis quand est tu devenu juge ? Qu’est-ce qui t’as décidé à devenir juge ?
J’ai débuté ma carrière de juge en 1991. J’ai voulu devenir juge pour suivre ma fille dans ses compétitions. C’est au sein de l’EMSAM que j’ai décidé de faire partie des juges, c’est là que j’ai fait la connaissance de Nicolas Delahaye qui s’entrainait avec ma fille.
Comment peut-on devenir juge et quelles sont les principales qualités requises ?
Déjà à l’époque pour devenir juge, il fallait passer les diplômes de juges, pour les interclubs il fallait passer des certificats. J’avais vraiment envie de rester dans le milieu sportif et je me suis donné à fond pour réussir.
Je dirais que la principale qualité est l’impartialité, il ne faut pas faire de différence surtout avec les athlètes que l’on connaît, comme ceux de notre club ou de notre famille 😉.
Il faut également avoir une grande capacité d’écoute, surtout pour les jeunes athlètes. Enfin il faut évidemment de la patience car nous devons régulièrement expliquer les règles. Mais c’est toujours gratifiant de voir que les athlètes se surpassent malgré tout, certains viennent nous remercier à la fin d’un concours, c’est toujours dans un bon état d’esprit.
Anne Marie (1er maillot bleu à gauche), juge bénévole lors des Championnats du Monde à Paris en 2003
Il faut avoir beaucoup de disponibilité, lors des saisons hivernales ou estivales, c’est presque tous les week-ends. Entre les compétitions des jeunes, les meetings, les intercommités, les cross. Quelquefois ce n’est pas évident, surtout lors des cross en plein hiver, j’étais encore à Forges-les-Eaux la semaine dernière, il faisait -2°c toute la journée.
J’ai la chance de partager la même passion de ce sport avec mon mari Patrick. Nous nous sommes connus sur le stade à Metz, il pratiquait également l’athlétisme, lui spécialisé en 400m.
Depuis 1991, il est juge starter. Le starter est un juge qui donne les départs des courses, c’est lui qui tire sur l’athlète lors d’un faux départ 😉. Je plaisante, mais c’est un rôle très important également, il doit énumérer les règles de chaque course, connaitre les techniques de connexions depuis le pistolet, et aussi mettre en application les sanctions.
Anne Marie (à gauche) et Patrick (à droite) partagent la même passion, juges depuis plus de 30ans
As-tu une anecdote marquante en tant que juge ?
Ah oui je me souviens avec Catherine Malhiac, lors d’un meeting de Sotteville en 2004, nous étions juge au concours de longueur. Se présente un athlète international plutôt connu, il s’élance et saute… planche mordue !
Dans ces cas-là on ne mesure pas le saut mordu, ce sont les règles, mais l’athlète le demande alors Catherine mesure. A ce moment le chef des juges passe et nous rappelle à l’ordre « on ne mesure pas les sauts mordus », l’athlète réagis aussitôt et lui fait un geste diplomatique 😉 (un bras qui croise l’autre) ! Le chef juge sort un carton jaune ! A peine il tourne le dos qu’il se retrouve avec le pantalon sur les chaussettes, pour finir l’athlète a pris un carton rouge ! Je me souviens encore du fou rire que nous avons eu avec Catherine.
Si tu voulais motiver un jeune à devenir juge, qu’est-ce que tu lui dirais ?
Il est temps de remplacer les vieux ! Les officiels sont souvent âgés et je pense qu’il serait utile d’avoir des jeunes, pour dynamiser, certains juges que je connais ont plus de 90 ans.
Être juge en tant que jeune, ce n’est pas facile, mais c’est une activité passionnante qui apporte de l’humilité, être en contact avec les athlètes c’est une autre approche, on découvre l’envers du décors des compétitions, comment fonctionnent les appareils de chrono, les règles qui évoluent tous les 4 ans avec les jeux olympiques.
Pour la vie du club c’est important, car être juge apporte des points lors des compets, pour le club, et c’est valorisant de participer à la victoire de son club dans le classement par point (challenge equip athlé)
Anne Marie reçoit la médaille d'or du centenaire de la Fédération Française d'Athlétisme, pour récompenser son investissement dans ce sport
Tu es dans l’EMSAM depuis 1991 quel serait ton souhait pour l’avenir du club ?
Je souhaite que les jeunes s’investissent encore plus qu’actuellement. Tant au niveau des juges que du comité directeur, il faudrait assurer la relève.
L'EMSAM te remercie Anne-Marie pour tout ce que tu donnes à ce club
Un dernier mot pour finir ?
Je ne regrette pas mon investissement temps et humain, car cela m’a permis de rencontrer énormément de gens très intéressants, aussi bien les athlètes que les encadrants et les parents.
Et le fait de côtoyer des jeunes, ça permet de rester jeune 😉
Nicolas Delahaye se souvient de ta 4L, mais ta 4L se souvient-elle de Nicolas ?
(Rires), je me souviens que j’emmenais Nicolas à toutes les compets le samedi avec ma fille, je trouve que c’est important que les parents s’investissent dans les activités sportives de leurs enfants.
Dès ses début à l'EMSAM, Nicolas ambiançait la 3ème mi-temps
Encore un grand merci à toi Anne-Marie pour le temps que tu as bien voulu me consacrer. Au nom de tous les athlètes, coachs, encadrants, parents je tiens à te remercier pour tout ce que tu as pu donner à ce sport et au club EMSAM. J'espère que ton portrait donnera l'envie à beaucoup de jeunes de te suivre dans ta longue carrière de juge.
Bonne continuation et au plaisir de te saluer sur une piste ou un concours !
Merci d'avoir lu cet article et à bientôt pour un prochain portrait.
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